dimanche 27 mars 2011

trail du lodévois 20 Mars2011

Après la pluie, le vent, enfin le beau temps ! C'est donc par une belle journée de printemps que nous avons parcouru les chemins de ce superbe, vrai trail technique et aérien surtout entre le 10ème et le 21ème kilomètre.La deuxième partie fut plus roulante à part deux ou trois montées dont la grimpette avec cordes le long de la Granouillet. Merci aux organisateurs pour le parcours de 47Km ou plus et 2300m+, pour la recherche et la création de monotraces et surtout pour avoir réussi à casser la monotonie de la dernière longue piste.Je finis ce bel entrainement varié en 6h40, 16ème solo sur 104.












dimanche 13 mars 2011

Piste des oasis en Egypte Mars 2011

Un rêve réalisé, un défi relevé
Arrivés au Caire à 2h00 du matin par le vol de nuit Paris-Istanbul-Caire, nous sommes conduits par minibus à l’hôtel « Husa Pyramid » où nous ne dormirons que 3h. Après un bon petit déjeuner, nous partons toujours par minibus pour l’oasis de Bahariya. Après 4h30 de trajet sur une route très désertique, avec des passages de contrôle militaire, nous arrivons sans encombre à l’oasis, à l’hôtel « old oasis ».
Nous sommes accueillis très chaleureusement, prenons place dans nos chambres et profitons du jardin sauvage avec ses palmiers et oliviers. Un patio nous permet d’admirer une vue sur la palmeraie.

Après une petite visite du centre-ville et un diner à l’hôtel, c’est le briefing où Gilbert nous présente les membres de l’organisation, les guides et le médecin égyptien qui nous suivront durant cette piste des oasis.

1ère étape: 23km dans la palmeraie et une initiation au désert.
Le lendemain nous rejoignons le départ de la 1ière étape en 4x4.

Après quelques minutes d’attente, et le show des marseillaises, c’est le départ. Alex part comme d’habitude en trombe. Nous traversons la palmeraie et longeons le lac par la gauche : seul point d’eau du séjour.
Les marcheurs dont Françoise S.  nous encouragent.
     

Nous quittons la palmeraie et commençons la petite ascension dans le sable, pour longer la crête, nous offrant une vue superbe sur l’oasis, sa palmeraie et son lac. Le terrain est sablonneux et recouvert de pierres noires.

Une première descente dans une dune de sable et je déchausse pour retirer le sable : demain je mettrais les guêtres. Je rejoins 2 coureuses, les dépasse et continue sur un terrain plus dur. Nous longeons de nouveau le lac mais par sa droite et arrivons sur de petites dunes de sable. Après un nouveau dessablage, nous retraversons la palmeraie ; je trempe ma casquette dans les rigoles d’irrigation. Je dépasse un jeune égyptien qui emmène ses vaches paître. J’observe les oasiens travailler dans la palmeraie et tous les petits échassiers blancs " pique bœuf "qui chapardent des graines.
Puis j’aperçois Alexandre qui m’encourage et c’est l’arrivée en 03h21, 29ième sur 34. Alex arrive second en 2h07.  C’était une bonne mise en jambe comme nous l’a dit Gilbert.














L’après midi nous visitons l’oasis avec son musée des momies d’or, son temple Ail El Muftella, le temple de Bannantiu et le temple d’Alexandre le grand.

La 2nde étape: 21 km dans le désert noir
Après une bonne nuit de sommeil, nous voilà au départ de la seconde étape. Le soleil est toujours au rendez vous mais également un petit vent frais.



Le départ est rapidement lancé, Alex toujours en tête. Après une longue ligne droite c'est la petite montée au CP1. Je cours avec Brigitte et Marie George, qui n'arrêtent pas de parler. Moi je préfère me concentrer sur le paysage qui est grandiose. Le sable est en permanence recouvert de pierres noires de basalte, ce qui donne aux dunes un effet de relief surprenant.

Arrivée au CP3, à 16km, nous montons une dune de sable et là : ouah!!! la vue est époustouflante par sa profondeur et avec la légère brume on a l'impression de voir la mer. Je reste quelques instants pantoise devant ce paysage, alors que mes acolytes elles repartent. Je ressens une grande liberté et je réalise la grande chance que j'ai de pouvoir courir dans cet endroit majestueux.

Je les rattraperai quelques minutes plus tard et finirai seule en 3h04, 24 ième. Alex a fini en 1h58, et reste toujours second.















La tente est dressée et un bon repas préparé par les chauffeurs de 4x4 nous attend. Les derniers coureurs arrivent, nous mangeons et réparons les petits bobos. Puis c'est le transfert vers l'oasis de Farafra, où nos valises nous attendent. Certains, dont Alex, partent se baigner dans les sources chaudes ferrugineuses de Farafra. Je préfère rester au calme pour me préparer à la longue étape du lendemain.

3ième étape : 37 km "D'El Akabat aux sculptures du désert Blanc"
Après 45mn de 4x4, nous voici sur la ligne de départ de cette grande étape qui sous le soleil et la chaleur risque d'être difficile et éprouvante.
Après un passage dans un large canyon, nous montons une dune de sable, puis c'est une descente vertigineuse dans le sable. Dans ce paysage d'une beauté à couper le souffle, les larmes montent aux yeux et les frissons se font sentir. Malgré cette impression de petitesse, je me sens forte et invulnérable. Et j'avance avec la certitude d'arriver au bout de cet exploit.


















Après le CP2, c'est la traversée d'un "chott", ligne droite dans le sable avec en point de mire le bosquet d'arbres où se trouve le CP3. Je cours un peu avec Christian B, qui m'aide à retrouver le balisage difficile à distinguer avec cette forte luminosité.


Arrivée au CP3, je m'arrose d'eau prévue en quantité suffisante par l'organisation.
Puis je repars et aperçoit au loin Christian S, le vétéran 4. Malheureusement il cherche le parcours. Nous nous retrouvons quelques coureurs perdus dont Christian B, Christian S, Brigitte, Marie-Georges et Etienne le belge. Nous arrivons à joindre l'organisation qui nous envoie un 4x4 pour nous remettre dans le droit chemin. En fin de compte nous n'étions pas si loin de la balise.
Je continue seule car l'envie d'être libre et de profiter du silence du désert se fait ressentir. J'arrive au CP4 et continue de m'arroser le corps d'eau, car la chaleur devient oppressante, il faut baisser la température corporelle. Je repars seule et suis la piste tracée par un alignement de pierres blanches. 
Je cours seule dans ce désert et pourtant je ne ressens pas la solitude, comme celle qu'on peut ressentir dans une foule de gens avec qui on n'a rien en commun ou à partager. Ici dans ce milieu paraissant hostile, je me sens si bien, en communion avec la nature, avec ce désert et ses monuments façonnés par elle : des concrétions calcaires représentant des meringues géantes, des champignons, des animaux. Elle nous offre tant sans rien attendre en retour, à part le respect. Je commence à sentir les ampoules des pieds, mais je continue d'avancer et le mental est là, solide. J'aperçois un 4x4, le chauffeur me propose de l'eau que j'accepte volontiers. Il me montre également un thermomètre qui affiche 38°C.
Je repars et arrive enfin au CP5. Il me reste 3 km avant l'arrivée. Je vois Alex et le lapin blanc : c'est l'arrivée en 05h50, 20ième. Alex est toujours second en 3h42.


Comme hier, je prends un bon repas, soigne les pieds, cloques ou "cloches" comme disent les belges, sous les ongles et à divers endroits des pieds. Puis on monte le campement, des petites tentes de 2 places. Avec Alex on s'écarte du camp et profitons du coucher du soleil assis sur une meringue géante. Après le dîner, nous observons les étoiles trop nombreuses pour trouver la petite ourse, visible seulement à partir de 4 h du matin selon notre guide Ali.

4ème étape : 23km "désert blanc occidental"
Après une nuit très fraîche dans le désert, un merveilleux lever du soleil et un petit déjeuner agréable dans le désert , le départ de cette 4ème étape est plus difficile. La fatigue de la grande étape se fait sentir et les pieds font mal, mais il faut repartir et boucler cette piste des oasis.
Après une longue ligne droite dans un sable mou, on slalome à travers des monuments naturels. Je cours les premiers kilomètres avec Serge, un marcheur qui décide de faire cette dernière étape en courant et marchant.
Laissant Serge avec d'autres acolytes, je cours toute seule ce qui me convient très bien, pour profiter pleinement de ces derniers instant dans le désert.
Malgré les souffrances corporelles, notamment des pieds, mon esprit vogue parmi ces gigantesques monuments. J'ai l'impression d'être une marionnette dont les ficelles sont tirées par les esprits du désert. Ces esprits me font avancer. Toute l'énergie des jambes s'enfonce dans le sable, ce sera mon don au désert : la partie de moi qui restera à jamais dans ce désert.
IMG_1993.JPG
Au CP3, à 12km, je rejoins Christian S et nous continuons ensemble à petite foulée rasante. Sa respiration contrôlée par son propre tempo est comme une musique. Nous ralentissons par moment chacun à notre tour. Puis j'aperçois Alex, j'attends Christian et nous franchissons cette dernière ligne d'arrivée ensemble. Je suis très fière d'avoir fini cette traversée du désert avec lui qui est une pointure (continuer à courir à 70 ans: mon souhait ! ).











Après un dernier pique-nique dans le désert, nous repartons à l'oasis de Bahariya. Le soir c'est la remise des prix. Alex sera second au scratch et second en catégorie V1. Moi, je suis 25ème au scratch et 4ème (/4) de la catégorie V1.
Le lendemain nous repartons au Caire pour visiter les pyramides de Guizeh, voir un spectacle "son et lumière" suivi d'un dîner-croisière sur le Nil, puis nous reprennons l'avion à 3h00 du matin le Dimanche pour Paris.










Vous trouverez un diaporama ci joint : cliquez dessus pour l'apprécier totalement en grand écran
La piste des oasis est une très belle course avec une très bonne organisation qui tient à garder le véritable esprit trail. Les membres de l'organisation sont très sympathiques et très à l'écoute des coureurs. Le seul bémol est parfois des attentes un peu longue. Mais je pense que c'est l'esprit du sud : la zen attitude.
Merci milles fois à Gilbert, l'organisateur de Cap Sud Evasion, et à toute son équipe qui nous offre vraiment des parcours fantastiques et abordables.
Martine et Alexandre