dimanche 16 octobre 2011

Trail Oukaïmeden (UTAT) :une extraordinaire et fabuleuse découverte de l'Atlas Marocain

 A l'aéroport de Roissy Charles de Gaules, Alex et moi tombons nez à nez avec Sylvain Bazin qui, la veille a raté son avion. Nous faisons la connaissance d'Alexandra, de Lucas (1er au TOE) et de Lucile la podologue.
Arrivés à l'aéroport de Marrakech, après 3h30 d'avion, l'organisation nous accueille. Après quelques heures d'attente, nous prenons enfin la navette qui nous amène à la station de ski Oukaïmeden. Comme il fait déjà nuit, nous ne voyons rien du paysage. Après un repas au CAF où nous avons rencontré d'autres connaissances Christophe Le Saux et Charlie, nous regagnons nos tentes individuelles dans la nuit et le froid.
Le lendemain, je me réveille à 6h (décalage de -2h avec la France), et je découvre enfin le paysage au lever du soleil. Une photo s'impose.


Après le petit déjeuner au CAF et une bonne douche bien chaude, nous décidons de faire une petite randonnée avec Christophe, Fanny, Lucas, que nous laisserons rapidement, le niveau étant trop élevé pour moi : je préfère garder de l'énergie pour le lendemain.

L'après midi nous passons au contrôle très minutieux des sacs, et récupérons notre dossard : nous aurons Alex et moi le même numéro 56, respectivement l'un pour le 105km, l'autre pour le 42km.
Puis c'est le repos, et une petite ballade de reconnaissance du départ, au coucher du soleil.














Il est 4h du matin, les zip des tentes résonnent, il est temps pour tous de se lever et de se préparer pour le départ, qui est très frileux.
Après un départ de la station à 2620 d'altitude sur un faux plat montant, rapide pour les premiers et plutôt tranquille et un peu essoufflée pour moi, c'est la première montée en lacet. Les jambes sont trop gelées et je n'arrive pas à accélérer. Cette sensation de jambes dures et lourdes m'inquiète et m'angoisse: dois je continuer ou abandonner ?

De l'autre côté de la montagne, le soleil s'est levé et me réchauffe. Petit à petit, je retrouve l'énergie des jambes et commence à courir sur un faux plat montant longeant une crête avec vu sur la vallée menant à Marrakech, et qui m'amène au premier point de contrôle au col de Tizi Agouns à 3066.



J'aperçois  la descente en lacet et le fond de la vallée verdoyante.
Je passe une série de petits villages où les marocains me saluent et m'encouragent : allez la gazelle !
La descente est dure et épuisante car il faut rester concentrée pour ne pas se tordre une cheville dans cette caillasse blanche (je subirais 2 chutes).Le passage dans ces petites villages nous permet de découvrir la vie des habitants: certains récoltent les noix, des femmes et des enfants portent de gros sacs de noix, d'autres utilisent des ânes.













Ce fond de vallée d'un vert écossais, lié à la présence d'une rivière et de cultures en étage contraste fortement avec les hauteurs très minérales.

Labassene
J'arrive au premier ravitaillement à Timichi au bout de 20km à 1930m d'altitude. Je suis très bien accueillie par l'organisation, je remplis le camel bag d'eau et mange quelques figues et dates.




Puis je repars tranquillement, sachant que la montée de 10km vers le col du Tizi n'Tacheddit (3200m) sera longue et dure. La montée débute par une série de lacets raides, puis on passe un épaulement. La chaleur se fait sentir. Sur le long chemin en pierre je rencontre un couple de villageois avec leur enfant de 4-5ans. Puis j'arrive au village de Labassène.

 Là, je dis bonjour à une villageoise occupée à laver son linge, et lui demande si je peux mouiller ma casquette. Ce qu'elle m'accordera avec un grand sourire. Puis je continue tranquillement mon ascension. Je rattrape Mimoun qui s'inquiète de son manque d'eau : il a laissé une bouteille d'eau à un enfant du village: quelle idée !


A 150 m du col, je suis rejointe par Michèle et Brigitte, que j'avais préalablement dépassées dans la première descente. Elles ne comprennent pas comment je peux faire sans bâtons. Au col de Tizi n'Tacheddirt (3200m d'altitude) nous retrouvons Laurent et Philippe qui ont des difficultés avec l'altitude. Je laisse tout ce beau petit monde avec le médecin et entame la seconde descente qui m'amène au village de Tacheddirt où une petite fille courra quelques mètres avec moi . Là, au second ravitaillement,  je me contente de sucer des cacahuètes juste pour le sel et pour éviter des problèmes de digestion, bois un peu de coca-cola, remplis de nouveau le camel bag. Après 10 minutes de pose, je repars doucement, sachant que cette dernière montée très raide d'après l'organisation peut être traître. En effet après un faux plat montant, les lacets se resserrent fortement, les pierres et rochers sont de plus en plus présents. Il me faut utiliser les mains et faire régulièrement des poses. Je suis rattrapée par les 4 coureurs Laurent, Philippe, Michèle et Brigitte, qui m'encouragent et que je ne retrouverais qu'à l'arrivée.

 Enfin je passe le col de Tizi n'Addi et entame la dernière descente vers le fond de la vallée qui m'anène à l'arrivée à Oukaimeden. Au total 11h35 de course.






Ce fut un très beau trail, éprouvant  par son altitude élevée (de 2600à 3200) et par sa technicité, riche en émotion, avec une découverte de paysages très contrastés et d'un peuple très chaleureux.
L'organisation est très bien faite, le seul bémol est le manque de communication entre les PC, le téléphone ne passant pas toujours, il faudrait des talkie walkie, pour plus de sécurité.
Je tiens à remercier les bénévoles, les podologues et Michèle la tenancière du CAF, qui nous a très bien accueillis et qui était très à notre écoute.
Martine